S.D.F

 

 

Si je sondais la profondeur de leurs âmes,


j’ y verrais des histoires faites de larmes,


des brèches béantes, des passés tourmentés,


des trésors dépouillés, des mémoires sclérosées.




 

Leurs mains pâles ne sont pas assez tendues,


pour qu'une âme passante les ait entendues.


Leurs blessures trop souvent gangrenées,


subsistent encore, peinant à se refermer.





Le temps passe et les jours s'assombrissent,


les gens passent et les trottoirs rétrécissent.


Les mains tendues trop souvent fatiguées,


se résignent au fond de leurs poches trouées.




 

Le regard durci des passants orgueilleux,


pèse sur leurs épaules, en faisant des curieux.


Et les têtes se baissent de part et d'autre,


sans que chacun n'ose regarder l'autre.




 

L'histoire cruelle se répète au fil des jours,


sans oublier la morale coupable d'amour.


Ce mot ordinaire qui ne cesse de s'étioler,


à la mesure de leurs poches aux fonds déchirés.




 

La douceur de l'été et les rires s'en sont allés


et les trottoirs un peu plus froids se sont décharnés.


Il ne reste plus qu'une ombre, un vague fantôme,


des remords, des regrets dans le cœur de l'homme.



 

Gilles TRISTAN

Déposer un commentaire sur le livre d'or