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La mer m’appelle

La mer m'appelle et je l'entends,

 

là, au creux de ses draps d'argent.

 

La mer m'appelle, elle m'attend,

 

c'est la complainte des vieux amants.

 

 

 

Elle m'attire toujours là, devant moi.

 

Je doute encore d'elle et de sa foi.

 

Elle me parle et je ne sais toujours pas,

 

elle m'appelle et je ne veux toujours pas.

 

 

 

L'encre de son regard huileux m'émeut,

 

au cœur de l'abîme de ses limbes bleus.

 

Elle le sait et je devine dans ses yeux,

 

que le fils d'Hypnos m'endort peu à peu.

 

 

 

Elle me dit de venir, de ne pas en avoir peur,

 

parce qu'un jour, je lui donnerai mon cœur.

 

Et je lui dis que je ne la connais pas assez,

 

que je me méfie d'elle, de ses doux reflets.

 

 

 

Mais je l'aime, asservi comme un capitaine,

 

qui ne peut se résoudre à quitter son bateau.

 

Je l'aime obstinément, sans mépris, sans haine,

 

parce que c'est elle et que je l'ai dans la peau.

 

Gilles Tristan