Je dédie ce poème à Antoine et ses parents, Maryse et Lionel qui l'ont accompagné jusqu'au bout, d'un amour infini. Je rends hommage aussi à tous les parents, soignants et bénévoles qui accompagnent ces enfants en soins palliatifs.  

 

       Au-delà de la lumière du jour, une nouvelle petite étoile brille dans le ciel, pour veiller à son tour sur les siens. ( A Antoine et toutes ces petites âmes...)

             La ruche des petits anges

 

 

Aux "Lauriers", dans la ruche des petits anges,

 

le temps n'a vraiment pas trop d'importance, 

 

c'est un endroit où règne une étrange ambiance,

 

on berce, on papouille, on s'affaire et on lange.

 

 

 

 

Pas d'abeilles, mais de belles âmes blanches,

 

pas de feuilles odorantes ni de jolies branches, 

 

mais de belles frimousses, de vrais petits anges,

 

qui gazouillent, chantent, que personne ne dérange.

 

 

 

 

Ces petits bambins semblent n'avoir pas d'âge,

 

pas de barreaux ni de portes à leur blanche cage.

 

La lumière glisse sur leurs draps roses et bleus

 

et remonte doucement jusqu'à leurs petits yeux.

 

 

 

 

Leur regard magnétique si profond me fascine,

 

alors, mon coeur ému, ne sait comment leur parler.

 

Ils semblent me reconnaître de leur sourire éclairé,

 

nos regards s'accordent déjà et puis se devinent.

 

 

 

 

Ma main rassurante s'approche pour les apprivoiser.

 

Mes gestes paisibles ne semblent pas les étonner.

 

Je crois comprendre qu'ils me demandent de rester,

 

car là bas, le temps n'a plus raison de se hâter. 

 

 

 

 

Une soignante drapée de blanc permet de m'amuser,

 

avec celui qui a gentiment accaparé mon bracelet.

 

Les confidences de nos regards sont indicibles,

 

faits de petits secrets, d'une vie presque invisible. 

 

 

 

 

Puis voilà...Quelques bavardages de part et d'autre,

 

entremêlés de mimiques et puis de moments sages,

 

avant la séparation consentie par l'un et l'autre,

 

vers d'autres pas; La chambre des anges sans nuages.

 

 

 

 

En poussant doucement la porte de cette alvéole,

 

pas de gazouillis, ni murmure. ni mouche qui vole.

 

Les petits anges sont peu bavards et moins hardis,

 

le silence fait partie de leur vie et les pleurs aussi. 

 

 

 

 

L'amour et l'empathie ne sont que plus ressentis,

 

car les petites âmes qui souffrent sont endolories.

 

Là bas, aux "Lauriers", je reste toujours attentif,

 

j'y suis accompagnant bénévole en soins palliatifs.

 

 

                                                Gilles TRISTAN

 

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