L’appel de la forêt

 

 

J’aime me reposer sous les bois de la forêt,

étendu dans les mousses odorantes de l’été.

La tête sous les étoiles teintées de chlorophylle,

sous la charpente des branches qui s’effilent.

 

Les bois grincent dans les cimes qui s’inclinent

et les feuilles bruissent aux risées du vent.

Le murmure des bois de la forêt me fascine

car l’instant d’après, le silence est inquiétant.

 

Le vent léger glisse sur ma peau qui frisonne,

puis monte dans les rameaux qui fredonnent,    

harcelant au passage des alifères en colère

en escale sur les brindilles des conifères.  

 

Des colonnes d’écorces marbrées s’élèvent,

en plein ciel, abreuvant leur feuillage de sève.

Ces mats fiers, coiffés de dentelles de verdure

portent leur voilure étarquée à leurs amures.

 

Parfois, les grands arbres protègent leurs aïeuls,

déployant leur branchage en révérences émues.

Leurs troncs nus sont morts de batailles perdues,

contre l’usure du temps et les brisures du vent.


Les percées de lumière donnent de la quiétude

à ce grand jardin d’enfants, bercé de plénitude.

Les oiseaux piaillent comme des vigies invisibles,

éveillant l’esprit secret de la forêt si paisible.

 

Alors, il arrive à mon âme de s’étaler en paix,

mes yeux se voilent sous le dôme de la forêt.

Je devine alors des papillons qui farandolent,

qui tourbillonnent et tombent en course folle.

 

Des centaines d’autres dégringolent en épigone,  

dans leur ronde, se refoulent et puis s’effleurent.

J’oubliais que la fin de l’été annonçait l’automne,

et que les feuilles comme des papillons se meurent.

 

                                                                                            Gilles TRISTAN

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